Ce soir, la maison de la vie associative (MVA) de Malakoff accueille un débat-rencontre organisé par le NPA (branche l'Anticapitaliste) avec une hôte de choix. Lors de son intervention, Monique Pinçon-Charlot a rappelé l’enquête sociologique menée avec son mari Michel sur les classes dominantes, démontrant comment la cooptation sociale et les réseaux (rallyes, clubs, écoles, sport) construisent une conscience de classe et protègent les intérêts de l’oligarchie. Enquête qui les avait alors contraints à se placer en marge des institutions pour analyser les mécanismes de reproduction sociale.
D'ailleurs, petite info en primeur : le fameux livre intitulé "dans les beaux quartiers" paru en 1986 va être prochainement réédité. Sera-t-il enfin désanonymisé à la demande de la haute-bourgeoisie (reproche qui avait été fait aux Pinçon-Charlot à l'époque), laissera-t-il apparaître les noms à particule ? A suivre.
Leur travail montre que l’habitus de classe et le séparatisme résidentiel des ultra-riches empêchent la culpabilité et la prise de conscience de la paupérisation et du chaos climatique. Les inégalités sont devenues systémiques et la financiarisation a transformé le capitalisme en un système plus violent et libertarien, avec un risque de basculement autoritaire.
En lien avec le thème de son nouvel ouvrage - sur le plan écologique, les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont massivement concentrées chez les riches : 10% des plus riches produisent près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre Les “géants aux pieds d’argile” que sont les riches préparent des bunkers par peur des émeutes de la faim, signe que leur vulnérabilité politique est réelle malgré leur pouvoir économique.
Le contrôle idéologique s’exerce aussi par les fondations, think tanks, médias et nouveaux chiens de garde qui forment une sous-traitance oligarchique au service du maintien des privilèges. Les mesures fiscales favorables aux riches sont massives : niches fiscales, fraudes, aides publiques sans contrepartie et dispositifs avantageux sur le capital affaiblissent la progressivité de l’impôt.
Face à cela, Monique Pinçon-Charlot appelle à la solidarité, à l’auto-organisation, à la résistance et à des actions coordonnées, affirmant que la rupture avec le capitalisme est urgente pour remettre en cause la propriété et le pouvoir concentrés. Il est aussi regrettable qu'il n'y ait pas de parti pour comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés (associé à une obligation de voter sans sanction).
La rencontre se termine par une conclusion de la camarade du NPA, sur l’idée que la force sociale et la diversité populaire existent pour renverser l’ordre établi si l’on ose agir et se coordonner (et chasser la perspective de l’homme providentiel dans nos imaginaires). Et maintenant, direction la BAM pour écouter des textes de la jampoéZique d'octobre sur le thème "Eat the rich" (ça ne s'invente pas !)
"Big Banglieue est une plateforme dédiée aux récits urbains, aux explorations artistiques et aux regards décalés sur nos territoires" (puisque c'est une AI qui le dit, ça doit être vrai :)
Pour m'écrire, vous pouvez m'envoyer un mail à l'adresse contact [at] bigbanglieue [point] com